Quand certains métiers évoluent, se complexifient, ou disparaissent, le monde de la formation s’adapte pour parer à ces bouleversements. Le reskilling fait partie de ces outils qui permettent aux employeurs d’adapter la formation de leurs salariés à leurs nouveaux besoins de compétences. Voyons ce qui se cache derrière cet anglicisme. 

 

Reskilling définition

 

Le reskilling correspond à l’acquisition de nouvelles compétences professionnelles, dans le cadre d’une reconversion. Pour l’employeur, il représente un compromis entre formation et recrutement, en l’amenant soit :

  • à former une nouvelle recrue à un poste ;
  • soit à former l’un de ses salariés qui manque d’une qualification pour laquelle il a un besoin. 

Le reskiliing est favorable au maintien de l’employabilité des travailleurs, en favorisant les actions de formation qui leur permettent de s’adapter à l’évolution de leur poste de travail. Un travailleur dont le poste s’automatise, peut par exemple, bénéficier d’une formation pour devenir opérationnel sur une autre tâche, ce qui permet d’éviter un licenciement.

Il est possible aussi de penser reskilling pour envisager une évolution professionnelle et l’acquisition de nouvelles compétences. Le but est d’accéder à de nouvelles responsabilités et de favoriser une évolution salariale. On parle alors de mobilité verticale, comme dans l’exemple d’un vendeur qui souhaite se former pour devenir chef de rayon, et qui a besoin de compétences supplémentaires en marketing et en merchandising. 

Le reskilling sous-tend des formations professionnelles plus longues que l’upskilling, car il y est question de reconversion professionnelle, et non pas de perfectionnement. On parle aussi de cross skilling lorsqu’il y a acquisition de compétences transversales, quand un collaborateur se forme en vue d’acquérir plus de polyvalence par l’acquisition de nouveaux savoir-faire, sur un poste qu’il occupe déjà.
Les actes de formation peuvent être délivrés par un service formation, quand l’entreprise en possède un, ou par un prestataire extérieur. 

À savoir : le principe du reskilling est de s’adresser prioritairement aux personnes ayant ce l’on appelle des « soft skills », ou encore des compétences informelles, comme l’esprit d’équipe ou la créativité. On considère, en effet, qu’il est plus difficile de changer un savoir-être que d’acquérir des compétences techniques. 

 

Quel dispositif avec le reskilling ? 

Pole emploi a mis en place en 2009 la POEI, ou la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle, qui consiste en une aide financière pour les employeurs qui proposent une formation préalable à l’embauche.
Cette aide permet de financer la formation des demandeurs d’emploi, qui n’auraient pas les compétences nécessaires sur un poste désiré. L’aide est versée à l’employeur lorsqu’il prend en charge la formation, ou directement auprès de l’organisme de formation. Le financement émane de Pole emploi, mais aussi parfois du conseil régional, de l’Agefiph, ou de l’OPCO de l’employeur.  

Les bénéficiaires potentiels de la POEI sont :

  • les demandeurs d’emploi indemnisés ou non ;
  • les bénéficiaires de dispositifs comme le contrat de transition professionnel, le contrat de reclassement professionnel, ou le contrat de sécurisation professionnelle. 

Toutes les entreprises peuvent bénéficier de la POEI. 

La POEI peut être sollicitée par tout demandeur d’emploi dès lors qu’il a détecté un besoin de formation pour une offre d’emploi à laquelle il veut postuler. Il doit cependant s’agir d’un CDI, ou d’un contrat à durée déterminée de plus de 12 mois. Les contrats de professionnalisation ou d’apprentissage de plus de 12 mois qui nécessitent une préqualification sont aussi concernés.  
Le dispositif, sauf dérogation exceptionnelle, peut prendre en charge jusqu’à 400 heure de formation. La formation peut être à temps plein ou à temps partiel.

 

Quels sont les avantages du reskilling ?

Pour l’employeur

  • fidéliser ses collaborateurs en les amenant sur de nouvelles compétences recherchées au sein de l’entreprise ; 
  • éviter des licenciements ;
  • bénéficier des mesures des pouvoirs publics et recruter en interne en favorisant la mobilité, versus recruter en externe (dont le coût peut s’avérer plus élevé) 

Pour le salarié

  • conserver son salaire et son ancienneté ; 
  • pouvoir se former pour se reconvertir ; 
  • bénéficier d’une formation financée et rémunérée par l’employeur ;
  • monter en compétence pour maintenir son employabilité et son attractivité sur le marché de l’emploi.

 

Pour les demandeurs d’emploi : 

  • bénéficier d’une formation professionnelle rémunérée pour changer de métier et d’orientation professionnelle ; 
  • trouver plus facilement un emploi qualifié grâce à la POEI ;
  • bénéficier d’une embauche garantie en fin de formation.