Il ne faut jamais oublier que derrière les prix se nichent des coûts. Les dépenses du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) s’élèvent à environ 4 milliards d’euros. La réalisation des projets d’infrastructure, grands et petits, qui sont confiés à une structure ad hoc, Solideo, réclame un peu moins. Mais pour simplifier, faisons l’hypothèse qu’elle a une utilité hors des JO. Oublions donc ces dépenses qui n’ont pas besoin d’être recouvrées par la billetterie, les sponsors et les droits télévisuels, les trois sources de recettes du Cojop pour équilibrer ses dépenses.

Admettons aussi pour l’instant que chacune de ces sources participe aux dépenses du Cojop à hauteur de leur contribution à ses recettes totales, soit 31,8 % ou encore 1265 millions d’euros pour la seule billetterie. Avec cette clef de répartition et sachant que 13,4 millions de tickets seront mis en vente, le coût moyen par siège pour un spectacle sportif s’élève ainsi à environ 100 euros. Entendez ici par spectacle sportif, celui auquel donne droit un billet c’est-à-dire assister à une ou des épreuves simultanées, pour une date et un créneau horaire donnés.

Le raisonnement par siège permet de rappeler une particularité des spectacles dans une salle ou dans un stade : le coût du siège est grosso modo le même dans toute l’enceinte. Le fait qu’ils soient plus ou moins larges et confortables n’introduit pas un grand écart. Idem pour le fait qu’ils soient plus ou moins éloignés de la scène et offrent un angle de vue plus ou moins panoramique.

Notez que pour les JO le coût est aussi à peu près le même quelle que soit l’étape de la compétition : il ne coûte pas vraiment plus au Cojop d’organiser la finale du 100 mètres qu’une épreuve de qualification. Les athlètes n’étant pas rémunérés, la présence de vedettes internationales n’occasionne pas de dépenses supplémentaires significatives. L’hétérogénéité des sites où se déroulent les épreuves est finalement la principale cause de variation du coût du siège car ils présentent des jauges variées et occasionnent des dépenses d’exploitation variables.

Des budgets et des préférences hétérogènes

La valeur d’un siège est en revanche extrêmement différente selon sa localisation dans l’enceinte et selon l’attrait du spectacle. D’où des tarifs très dispersés proposés à la vente des sièges. Ils s’échelonnent entre 25 euros et 980 euros soit un écart de 1 à 40. Rien à voir avec un écart des coûts même s’il était de 1 à 2 entre les bons et mauvais sièges par leur place ou de 1 à 10 entre les différents sites.

Le rapprochement entre les tarifs pratiqués et un coût moyen par siège de 100 euros conduit à observer que des billets ne peuvent être mis en vente à bas prix que si des acheteurs payent au prix fort.

Dit de façon plus précise, une surmarge est prélevée sur les billets à plus de 100 euros pour compenser les marges négatives de la vente de billets de moins de 100 euros. Concrètement, untel peut bénéficier d’un siège à 25 euros car 75 euros sont récupérés par la billetterie du Cojop auprès d’acheteurs plus fortunés.

Cet article est republié pour partie à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.

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