Découvrir l’Exed Mines ParisTech
Par type de formations
Par thématiques
Rechercher
Accueil » Paroles d'experts » Pascal Stabat – Les industries doivent fonctionner en symbiose avec leur environnement
Dans une récent entretien accordé aux Échos, Pascal Stabat, Professeur en énergétique et responsable du groupe de recherche sur la maîtrise de la demande d'énergie au Centre efficacité énergétique des systèmes (CES) de Mines Paris PSL, témoigne de l'évolution des recherches sur le thème de la décarbonation et de l'efficacité énergétique des bâtiments, des procédés industriels et des transports, recherches qui font écho aux besoins des entreprises. Selon lui, l'enjeu autour de l'efficacité énergétique est d'associer les industries, les collectivités locales ou encore les start-up, qui sont à l'origine de nouvelles technologies.
Quels sont les sujets sur lesquels portent les recherches du Centre efficacité énergétique des systèmes (CES) et en quoi font-ils écho aux besoins des entreprises ?
Le fondement du CES est l’optimisation de l’utilisation de l’énergie, depuis la conception de systèmes efficaces, jusqu’au suivi des performances des installations, en passant par leur pilotage et la détection de leurs éventuels défauts. Ces dernières années, nos recherches ont évolué, notamment sur le champ de la décarbonation de l’énergie. Sachant que nos travaux sur les systèmes énergétiques concernent les bâtiments, les procédés industriels et les transports.
De ce fait, les différents groupes de recherche du CES travaillent avec des collectivités, avec des producteurs d’énergies (tels que EDF et Engie), avec des industriels (Total) ou encore avec des constructeurs, comme Stellantis ou Alstom. L’objectif est d’essayer de répondre à leurs besoins, en intégrant l’ensemble des composantes de la performance, dans une approche systémique.
Quelles sont les vertus de ces démarches « en écosystème » ?
Par le passé, l’efficacité énergétique était appréhendée à l’échelle d’un bâtiment ou d’un site industriel. Aujourd’hui, l’entreprise doit changer de point de vue et la mesurer à l’échelle de son environnement : d’un quartier, d’un parc industriel, d’un territoire. Car les déchets ou la chaleur fatale de l’un peuvent servir de ressources à l’autre. Par exemple, à Dunkerque, au sein d’un parc éco-industriel , l’air chaud produit par une aciérie alimente en chauffage 16.000 logements de la ville.
De même, le froid du procédé de regazéification du GNL dans les terminaux méthaniers peut être récupéré pour alimenter un réseau de froid, comme à Barcelone. Autre illustration d’échange de chaleur et de froid : sur le campus de Paris-Saclay, la conception d’une boucle tempérée permet de récupérer la chaleur fatale issue de la production du froid d’un data center pour chauffer d’autres bâtiments. Désormais, les industries doivent raisonner et fonctionner en symbiose avec leur écosystème.
Quelles sont les différentes parties prenantes ?
L’enjeu est d’associer les industries, les collectivités locales ou encore les start-up, qui sont à l’origine de nouvelles technologies. Ces dernières ont par ailleurs besoin de valider que leurs solutions vont trouver leur place sur le marché. Au CES, nous accueillons par exemple les start-up Leviathan Dynamics, spécialisée dans la production de froid, ou encore Dynaes, dont les technologies améliorent le rendement des systèmes de climatisation et des pompes à chaleur.
Reste que les entreprises ne s’intéressent à l’ efficacité énergétique que si elles y trouvent un intérêt et la garantie d’être compétitives, puisque leurs décisions sont prises en regard de critères économiques. Nous l’avons constaté alors que le prix du gaz faisait le yo-yo : lors de la hausse, des opérateurs de logements collectifs souhaitaient se connecter à un réseau de chaleur, une idée supposant d’investir sur plusieurs décennies… qui a donc été abandonnée dès la baisse des prix. Une vision court terme qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui.
Contactez-nous pour une formation sur-mesure
Merci ! Votre inscription à notre lettre d'information a bien été prise en compte.