Le retour de l'économie circulaire : le recyclage hier et demain

Présenté comme le modèle de demain, par opposition à l’économie linéaire, l’économie circulaire est en fait un concept très ancien en vigueur à l’ère pré-industrielle. Dans un contexte de cherté des ressources et de l’énergie, la circularité des produits et des matières était développée, notamment entre villes et campagnes.

Trois mouvements ont contribué à partir du 19ème siècle, et plus encore au 20ème siècle, à la disparition de l’économie circulaire :

1. la révolution industrielle, caractérisée par une diminution de prix de l’énergie, des temps de transport et de l’apparition de matières de synthèse issues de l’industrie chimique ;
2. la révolution hygiéniste, visant à éviter la circulation des matières pour réduire les risques de maladies et pandémies. Rappelons-nous que la poubelle a été inventée par le Préfet éponyme en 1883 ;
3. la révolution consumériste à partir des 30 Glorieuses, avec le développement du marketing, du design, visant à susciter le désir chez le consommateur.

Un tournant est opéré toutefois autour des années 2010, en raison de 3 événements :

1. l’embargo chinois sur les terres rares,
2. l’augmentation du prix des matières premières,
3. l’aggravation de la crise écologique.

En réponse à ces menaces, un récit s’est peu à peu installé dans le débat, porté notamment par la Fondation Ellen Mc Arthur, celui de l’économie circulaire, approche fondée sur les boucles et le cercle, symbole de l’éternité. Un récit œcuménique, puisque porteur de trois promesses de création de valeur :

1. la création de richesses économiques, en lien avec l’émergence de nouvelles activités de recyclage, réemploi ;
2. la création d’emplois, qui plus est au niveau local et territorial ;
3. la réduction de l’empreinte écologique.